Gamin déjà, j’aimais jouer dans des spectacles à l’école primaire. Dans les mouvements de jeunesse, j’aimais créer des sketches, les jouer, camper des personnages. J’aimais faire le pitre. Ce n’est que bien plus tard, passé la trentaine, après avoir fait du chant en académie et au Conservatoire de Bruxelles, que je me suis tourné vers les arts de la parole.
Raymond Pradel me donna l’occasion d’approcher les comédiens professionnels au Théâtre des Galeries comme souffleur et puis dans deux petits rôles, l’un avec Serge Michel (1980) et l’autre avec Stéphane Steeman (1983).
J’ai rencontré Paul Florian dans La jument du roi à l’Etincelle où je jouais à cette époque. Il me proposa le rôle de l’aumônier dans Le dialogue des carmélites à l’Escapade . Les pièces se sont alors enchaînées : Une clé pour deux, Montserrat, Trois fois le jour et beaucoup d’autres… Le rôle dans Montserrat m’a laissé un souvenir impérissable. Premier rôle dramatique : livrer Bolivar et avoir la vie sauve ou se taire et avoir le sort d’otages entre les mains. Ce rôle m’a marqué à tout jamais. A cette époque, les prises d’otages étaient fréquentes.
Ensuite, la vie m’a éloigné de l’Escapade pendant plus de dix ans. J’ai beaucoup chanté et joué un peu partout. En 2007, Pierre Roosens m’a ramené au « bercail ». Il me parlait d’un très beau rôle dans Soleil de minuit de Claude Spaak. Je retrouvai quelques anciens et Noël Baye à la mise en scène, lui que j’avais connu au Théâtre du Parc dans Pasteur de Sacha Guitry.
Je me plais à participer à des ateliers théâtraux. J’apprécie assister un metteur en scène ou faire de la régie (le travail d’équipe). Apprendre encore et encore, me frotter à différentes personnalités . En travaillant, j’ai appris à être un nazi, un rabbin, un « beauf », un professeur d’université, un cocu ou une… femme.
Le comédien Roger Van Hool m’avait impressionné dans Caligula, quand j’étais souffleur aux Galeries. Son talent et sa gentillesse m’habitent toujours. J’ai beaucoup apprécié Cristina Reali dans La locandiera et Itzik Elbaz dans 1,2,3 Richard, tout récemment, à l’Atelier 210. J’aime beaucoup ce qu’un Michel Bouquet ou un André Dussolier font. Et il y en a tellement d’autres…
Le théâtre est une autre vie dans la vie. C’est partager la même passion avec les partenaires. Le comédien travaille en équipe. Et la récompense suprême est de retrouver le public, ce cher autre partenaire. Parfois, je pense que tout cela est bien futile ; mais on me dit que divertir les gens est aussi très important : pendant un instant, ils oublient qu’ils n’aiment plus leur boulot ou qu’ils ont mal aux dents ou qu’ils ont des factures à payer…
Alors j’y crois et me déguise, pendant une heure et demie en… cachet d’aspirine !
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